Quelle cylindrée choisir pour débuter en A2 : 300, 500 ou 650 cm³ ?

Devenir motard titulaire du permis A2 ouvre tout un univers de possibilités. Pourtant, une question essentielle revient systématiquement chez les nouveaux conducteurs : quelle cylindrée choisir pour débuter ? 300, 500 ou 650 cm³ ? Entre peurs, envies, contraintes techniques et enjeux budgétaires, le choix du premier deux-roues n’a jamais été aussi complexe. L’évolution récente du marché – avec une offre pléthorique chez Honda, Yamaha, Kawasaki, BMW, Triumph, KTM, Suzuki, Ducati, Harley-Davidson ou encore Kymco – rend la sélection à la fois excitante et intimidante. Sécurité, assurance, facilité de conduite, réelles différences de comportement : chaque catégorie présente son lot d’avantages et de spécificités. Tour d’horizon, analyses techniques et conseils de terrain pour faire le bon choix, sans succomber aux idées reçues ni sacrifier son plaisir.

Cylindrées A2 : enjeux techniques, réglementaires et critères clés pour bien choisir

Le permis A2 impose une limite de puissance maximale à 35 kW (47,6 chevaux) et restreint le choix à des motos dont la puissance d’origine ne dépasse pas 70 kW (95 chevaux). À première vue, la cylindrée pourrait sembler secondaire, puisque ce paramètre n’est pas officiellement limité dans le texte réglementaire. Pourtant, en pratique, la question du volume moteur impacte très concrètement la courbe de puissance, la disponibilité du couple, le gabarit, le poids, et donc la facilité de prise en main et le plaisir à l’usage.

La vraie interrogation réside donc dans la recherche d’un équilibre : manipulation aisée, homogénéité moteur, sécurité et évolutivité. Une Honda CB500, une KTM Duke 390, ou une Yamaha MT-07 (bridée bien sûr) n’offrent pas du tout la même expérience ni les mêmes sensations au quotidien, même si elles sont toutes accessibles en A2.

• 300 cm³: typiquement destinées aux débutants purs, aux petits gabarits, à l’usage urbain intensif. Légères, abordables à l’achat et en assurance, elles offrent une courbe de puissance douce, une prise en main intuitive, au prix de prestations limitées sur voies rapides ou avec un passager.
• 500 cm³: le compromis idéal. Leur bicylindre, tel sur la Kawasaki Z500 ou la Honda CB500, assure un excellent équilibre entre exploitation maximale du permis A2, confort routier et rassurance pour les moins aguerris. Polyvalentes par nature, elles brillent par leur souplesse et leur exploitation en zone urbaine comme extra-urbaine.
• 650 cm³: catégorie des machines midsize, souvent issues de modèles plus puissants bridés électroniquement. Les Suzuki SV650, Yamaha MT-07, Kawasaki Z650, ou la Ducati Scrambler (en version bridée) proposent plus de coffre moteur, un gabarit parfois plus valorisant, mais nécessitent une certaine rigueur ou discipline, surtout pour les novices.

Sans oublier les autres critères :

• Poids et centre de gravité : décisifs pour la sécurité et le confort lors des manœuvres à l’arrêt.
• Hauteur de selle : importante pour les plus petits gabarits et la sensation de confiance lors des arrêts.
• Simplicité technique : privilégier l’absence de gadgets ou d’options qui complexifient l’entretien pour un néophyte.
• Budget d’assurance : très variable selon les modèles, l’année de production et la zone géographique.

Pour aller plus loin : Si vous souhaitez encore approfondir l’impact du choix de la cylindrée sur les performances et le plaisir de conduite, lisez cet excellent dossier : Cylindrée et performances moto. Ce guide vous permettra d’aborder les bases mécaniques de manière précise.

Les critères essentiels qui doivent guider le choix d’un jeune permis A2

Outre la simple catégorie de cylindrée, un certain nombre de paramètres techniques doivent impérativement être évalués par tout nouvel acquéreur :

• La maniabilité : couplée au rayon de braquage et à la légèreté, elle conditionne la capacité à progresser facilement, à éviter les chutes à l’arrêt, à circuler sereinement en ville.
• La souplesse moteur : certain(e)s modèles favorisent une grande linéarité et tolèrent des erreurs ou maladresses dans le passage des rapports.
• Le coût d’exploitation : carburant, assurance, entretiens réguliers, changements de pneumatiques. Une 650 coûte sensiblement plus cher qu’une 300 à long terme.
• Le fun et la capacité à évoluer : la possibilité de débrider (légalement) sa moto après la passerelle A2 est également un critère : certaines 650 sont d’excellentes écoles en mode bridé et se transforment en machines redoutables une fois délivrées de leur bridage, comme expliqué sur Passer d’une moto bridée à une moto full.

*Tarifs donnés à titre indicatif selon un profil de jeune conducteur A2 sans antécédents moto.

Pour une analyse sur le financement et les aides au permis, ce guide détaillé est incontournable : Financer son permis moto.

Le choix de la cylindrée doit donc résulter d’une réflexion globale, intégrant objectifs, morphologie, environnement, budget et désir de progression technique. Dans la dynamique du A2, l’équilibre prévaut la démesure.

Sélection des meilleures motos A2 par cylindrée : 300, 500 ou 650 ?

Le marché 2025 regorge de modèles adaptés au permis A2, partagés entre nouvelles générations full A2 et modèles midsize bridés. Mais toutes les cylindrées ne se valent pas et chaque constructeur propose ses spécificités, de Honda à Ducati en passant par Yamaha, Kawasaki, BMW, Triumph, KTM, Harley-Davidson, Suzuki et Kymco. Passons en revue les highlights et les arguments concrets derrière chaque choix.

• 300 cm³ pour débutant : parfaite pour les petits gabarits et les citadins. Exemples : BMW G 310 R / GS, KTM Duke 390, Yamaha MT-03, Kawasaki Z400, Kymco VSR 300. Maniables, agiles, elles rassurent par leurs dimensions compactes.
• 500 cm³ équilibre ultime : la référence chez Honda et Kawasaki. Honda CB500F / CB500X / CBR500R, Kawasaki Z500, Benelli Leoncino 500. Ces moteurs bicylindres sont conçus dès l’origine pour l’A2, donc pas bridés artificiellement, procurant ainsi un réel agrément moteur en exploitant toute leur plage de performances.
• 650 cm³, pour voir plus loin : idéale pour celles et ceux qui envisagent de garder leur moto une fois la passerelle A obtenue. Yamaha MT-07, Kawasaki Z650, Suzuki SV650, Ducati Scrambler Sixty2, Triumph Trident 660 (bridée). Ces modèles sont un peu plus exigeants, leur bridage électronique pouvant dérouter par manque de linéarité, mais ce sont d’excellentes bases pour durer.

Un guide plus détaillé sur les modèles compatibles et leur usage : Permis A1/A2/A : Bien choisir sa cylindrée.

Chacun de ces choix doit être confronté non seulement à la morphologie du pilote et l’utilisation prévue (ville, route, duo, voyage), mais aussi à l’estimation du budget global sur deux ans : achat, équipement, assurance, entretien, consommation.

Assurance, budget et coût d’exploitation : détails cachés selon la cylindrée A2

Un point trop souvent sous-estimé lors de l’achat d’une première moto réside dans le coût d’usage total. Or, la cylindrée joue un rôle crucial dans l’ensemble : prime d’assurance, usure pneumatique, maintenance, consommation et valeur résiduelle à la revente.

Un comparatif récent (profil jeune permis A2, usage principal ville/périphérie) montre que :

• 300 – 400 cm³ : assurance très abordable, entre 500 et 700 € annuel, toutes zones confondues.
• 500 cm³ : petits écarts en prime, mais nette supériorité en rapport confort/audace/coût d’exploitation.
• 650 cm³ : un bond de coût d’assurance (jusqu’à 1200 €), usure accélérée de certains consommables, entretien un peu plus coûteux malgré la robustesse de la mécanique Yamaha, Suzuki, Kawasaki ou Ducati.

*Tarif moyen France métropolitaine pour jeune permis en 2025.

• Bon à savoir : l’assurance dépend beaucoup du taux de vol d’un modèle, de la ville de garage, et de l’âge du véhicule. Une Yamaha MT-07 ou une KTM Duke 390 convoitée se traîne parfois une surprime, tandis qu’une Honda CB500F affiche souvent les primes les plus sages.
• Le coût de la révision varie aussi selon le nombre de cylindres : bicylindre Honda ou Kawasaki = entretien simplifié. V-twin Suzuki = plus coûteux, mais réputé increvable à long terme.
• Pensez à la décote : certains modèles conservent mieux leur valeur à la revente. Les Honda, Yamaha, BMW et Triumph disposent d’une excellente image de robustesse pour la seconde main.

A lire pour un focus sur les différences d’assurance et d’entretien selon sa cylindrée : Bien choisir sa cylindrée pour débuter en moto.

Cas pratique : Anna, 26 ans, hésite entre CB500, MT-07 et Duke 390…

Anna vient d’obtenir son permis A2 et scrute les annonces. Elle roule régulièrement en ville, ambitionne quelques balades à deux le week-end, mais redoute la gestion d’une moto trop lourde ou trop joueuse. Après avoir comparé :

• La KTM Duke 390 la rassure en ville, reste fun mais galère parfois au-delà de 110 km/h sur périphérie chargée.
• La Honda CB500F lui paraît parfaite : équilibrée, discrète, raisonnable en assurance, zéro mauvaise surprise en conduite lente.
• La Yamaha MT-07, même bridée, l’attire par son look. Mais son bridage et l’assurance plus élevée l’inquiètent. Verdict : elle choisit la CB500, parfaite pour progresser sans stress.

Caractéristiques, plaisir et progressivité : le comportement moteur selon la cylindrée

La cylindrée ne se limite pas à une ligne sur la carte grise. Elle détermine en profondeur le comportement routier, la réponse à la poignée, la capacité à encaisser les erreurs et à tenir sur tous types de revêtements : voici comment chaque catégorie s’oriente en situation réelle chez les principaux constructeurs.

• 300 cm³ et assimilés : mono ou bicylindres (BMW, KTM, Yamaha, Kymco), ce sont de véritables vélos motorisés. Idéales pour les demi-tours, les ruelles étroites, les démarrages rapides entre les files. Par contre, vitesse de pointe limitée (rarement plus de 140 km/h), reprise mollassonne passé 100 km/h, mais tolèrent des erreurs de pilotage en toute circonstance.
• 500 cm³ : bicylindre par excellence (Honda, Kawasaki, Benelli), moteur souple, couple dès bas régime, allonge suffisante pour dépasser sur nationale ou rouler en duo. Excellente école pour la progressivité d’utilisation de l’embrayage et des gaz.
• 650 cm³ : la force tranquille, tant que l’on respecte son bridage. Moteur qui grogne à la moindre sollicitation, accélérations vives dès les mi-régimes, mais attention à la gestion du couple en mode bridé (surtout sur MT-07 ou SV650). Ce sont les motos qui laissent envisager de longs voyages dès que la passerelle A sera en poche, comme illustré sur Tout savoir sur la passerelle A2 vers A.

• Focus sportives et néo-rétro : la cylindrée est à pondérer selon la catégorie. Ainsi, une Honda CBR500R ou une Kawasaki Ninja 400 apporte des sensations sportives sans excès, tandis que choisir une Royal Enfield Interceptor 650 ou une Triumph Trident 660 (en A2) valorise le pilote grâce au couple moteur typique des anglais.

Les avis d’experts convergent : il est préférable de commencer sur une machine pas trop puissante mais pleinement exploitable, d’où la popularité croissante des 500 cm³. Pour ceux qui souhaitent allier style, évolutivité et caractère, certains customs comme la Harley-Davidson Street 750 (en version A2) ou la Kymco K Rider 400 permettent d’allier esthétisme, simplicité technique et douceur de prise en main. Davantage de conseils modèles ici : Passer son permis A2 : le guide ultime.

Dépasser la cylindrée : critères « secrets » pour une vraie réussite à moto en A2

Au-delà du chiffre gravé sur les carters, la réussite d’un motard A2 passe par une alchimie entre plaisir de conduite, gestion du stress, et adaptation à son environnement. Les experts interrogés en concession soulignent toujours l’importance de l’ergonomie, du ressenti à la prise en main, et du coût d’usage. La stratégie gagnante ? Essayer plusieurs modèles, tenir compte de la hauteur de selle (notamment pour les gabarits féminins ou modestes), et parier sur la facilité plus que sur le « rêve » ou le « mythe » d’une grosse cylindrée.

Quelques astuces pour guider le choix :

• Privilégier l’achat d’un modèle d’occasion soigné : moindre décote, assurance plus raisonnable.
• Opter pour un modèle dont on peut faire l’entretien courant soi-même, comme une Honda CB500 ou une BMW G310 : accessibilité mécanique, documentation pléthorique en ligne, pièces bon marché.
• Prendre contact avec un club de motards ou un concessionnaire pour solliciter un essai collectif, meilleure manière de « sentir » les différences.
• Ne pas hésiter à investir dans un bon équipement, parfois inclus dans certaines offres chez Honda, Suzuki ou KTM.

Pour approfondir, découvrez ce comparatif qui met face-à-face Yamaha, Honda et Piaggio selon des critères réellement utiles pour les jeunes permis : Comparatif Ultime : Yamaha vs Honda vs Piaggio.

• Si vous souhaitez explorer les avantages des anciennes générations ou d’une néo-rétro, de nombreux forums spécialisés regorgent d’expériences d’utilisateurs ayant choisi de sacrifier le « dernier cri » pour le plaisir d’un style intemporel et d’un entretien simplifié.
• Enfin, n’oubliez pas que l’équipement du pilote et la gestion des premiers kilomètres sont aussi fondamentaux que le choix de la cylindrée (voir Pourquoi posséder un permis moto après le permis B).

L’essentiel reste toujours la capacité à prendre du plaisir sans se faire peur. C’est la mission même de la catégorie A2 : offrir la meilleure école de la moto avant de se lancer sur des machines au-delà des 70 kW. À chacun ensuite de peaufiner son expérience pour franchir, le moment venu, la passerelle vers le permis A sans appréhension.